BRESIL vs ARGENTINE : Tite punit Scaloni

1. ARGENTINE AMBITIEUSE DANS LE JEU
2. ALVES AU RENDEZ-VOUS

3. MESSI ET MAINTENANT ?



Le Brésil est le premier pays qualifié pour la finale de la Copa America jouée à domicile. Les brésiliens se sont imposés sur le score de 2 buts à 0 mais contre le cours du jeu. C'est ce que nous allons démontrer dans cette analyse post match en 3 points.

1. ARGENTINE AMBITIEUSE DANS LE JEU

Après une première demie heure de jeu plutôt équilibrée, l'Argentine a pris le contrôle du match grâce à un plan de jeu bien huilé au milieu de terrain. Derrière l'attaquant de pointe, un rideau défensif constitué d'une ligne de 4 joueurs plus un cinquième en la personne de Casemiro en couverture a été déployé pour empêcher le génie argentin de jouer, de prendre vitesse ou de lancer ses attaquants dans la profondeur. Mais, comme si c'était anticipé côté argentin, Lionel Messi est venu dans cette zone pour attirer les maillots jaune et bleu pendant que dans son dos ses coéquipiers se sont rendus disponibles entre les lignes défensives du Brésil.

Avec beaucoup de variétés, le métronome argentin a dicté le rythme du match par sa classe balle au pied mais surtout son intelligence de jeu phénoménale. A la 47éme minute d'abord, il a choisi de mobiliser tout le milieu brésilien pour ensuite remiser sur Leandro Paredes, revenu à la hauteur de ses défenseurs centraux pour lancer le jeu. Dans une excellente coordination, preuve que le plan de jeu a été minutieusement préparé, il ne restait plus à Leandro Paredes de faire une passe simple à un troisième milieu de terrain qui a fait un appel croisé dans le dos de Lionel Messi.

Lionel Messi mobilise le milieu jaune et bleu
De Paul fait une course croisée dans le dos de Lionel Messi
Dans la foulée de cette action, il y'en a eu d'autres cas de figure de ce type où Messi décroche et mobilise dont une combinaison avec Aguero qui s'est rendu disponible dans son dos ou bien quand Léo se charge lui-même d'orienter le jeu et de progresser balle au pied. Bref, l'ambition de jeu était là mais la finition n'a pas été au rendez-vous. Peut-être que il leur aurait fallu plus de joueurs d'expérience capables de tuer le jeu quand il le fallait et pourquoi pas éviter les deux buts du Brésil issus d'exploits individuels de Gabriel Jesus et de Daniel Alves.

2. ALVES AU RENDEZ-VOUS

Le latéral brésilien âgé de 36 ans est à créditer d'une prestation remarquable dans ce que doit être capable de faire un extérieur défensif dans le football moderne. Passons le côté professoral que pourrait nous mener une telle démonstration, retenons avant toute chose son enchaînement technique sur le premier but en éliminant 2 à 3 joueurs argentins bien gentils comparés à la rigueur défensive de l'école argentine. Walter Samuel présent aux côtés du coach Scaloni en est un alumni très brillant.

Ce rappel sonne à la bonne heure pour Alves, pas retenu au PSG et donc en quête de point de chute. Durant sa carrière, on lui a souvent fait le reproche de manquer de rigueur défensive mais il semble que le poids des années dans les jambes invite souvent à jouer avec plus de sérieux dans le replacement et à faire des choix de jeu utiles au collectif. Par contre, ce qu'on ne saurait citer en exemples de fair-play de ce que devrait faire un bon latéral, pourrir un match quand on mène au score. Le brésilien n'a jamais eu besoin de mentor dans ce domaine.

Dernière leçon à retenir du match de Dani Alves, sur les relances brésiliennes malgré le pressing argentin, il s'est montré à l'aise pour orienter le jeu. Contrôles orientés, feintes de corps, bonne conduite de balle, précision dans le jeu long, tels sont les attributs d'un excellent latéral qui aura marqué son époque. Hier, Thiago Silva et Marquinhos lui ont laissé ce privilège de lancer le jeu en lui faisant quelques fois des passes à la hauteur de la poitrine sans que cela ne gêne l'insaisissable brésilien.

3. MESSI ET MAINTENANT ?

Le génial argentin est comme à chaque échec en compétition internationale l'objet de moqueries. Une question émerge à chaque occasion : Va t-il annoncer sa retraite internationale ?

Cette décision a été prise à plusieurs reprises preuve que cette sélection lui tient à coeur. Et dans cette logique, on le voit bien forcer encore jusqu'à la Coupe du monde 2022 d'autant plus que c'est la première compétition d'une nouvelle génération de jeunes joueurs avec Juan Foyth ou Lautaro Martinez 21 ans sans oublier Giovani Lo Celso, Dybala ou Rodrigo de Paul plus expérimentés et tous à moins de 25 ans et promis à un bel avenir.

Il y'a toujours 3 phases dans une carrière internationale : quand on débute avec la fin de cycle de la génération précédente, quand l'ossature de la sélection est composée en majorité de joueurs de sa génération, et enfin quand on appartient à la génération en fin de cycle dans les dernières années avant la retraite. Messi trouvera à coup sûr dans cette étape finale le confort nécessaire pour exprimer son talent. Il est clair que les tensions seront réduites à leur maximum avec des joueurs et un sélectionneur plus que jamais privilégiés d'accompagner le génie dans cette mission finale quasi impossible.

En revanche, prendre des joueurs au motif principal qu'ils seraient Messi-compatibles comme cela a été le cas avec les récents sélectionneurs, ce serait se priver de schémas de jeu alternatifs et ce serait se cramponner à un style de football de possession. Il n'est pas certain que ce soit ce style de football qui gagne les grandes compétitions. La France de 2018 et le Portugal de 2016 sont loin d'avoir un football typique de possession. Sauf que l'adaptation tactique de Lionel Messi autorise de penser qu'il peut briller et faire briller dans n'importe quel système. Il suffira pour ça d'avoir un coach qui ose sortir Lionel Messi de son confort impérial.

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