1. SUSPENSE TOTAL
2. ÉLÉVATION DU NIVEAU TACTIQUE
3. ARBITRAGE PAS AU NIVEAU
1. SUSPENSE TOTAL
Jusqu'à la dernière journée, tous les matches de ce premier tour ont eu un enjeu. C'est une aubaine pour le spectacle et la valorisation de la compétition en termes de droits télé et de droits marketing sachant qu'au niveau de la billetterie, la marge de progression est d'autant plus grande avec des tribunes vides durant la majorité des rencontres. Nul doute que c'est le prochain axe de progression pour le football africain.
Il semble que les décideurs du football africain se sont résignés dans le domaine en fixant des tarifs relativement élevés par rapport au contexte africain entre 8 euros ( 5 245 francs CFA) et 21 euros ( 14 000 francs CFA) pour les places grand public. Déjà que les tarifs des billets d'avion restent peu accessibles aux classes moyennes naissantes sur le continent, la CAF a encore beaucoup d'effort à faire pour développer et assurer la promotion des offres groupées prenant en charge les billets d'avion, l’hébergement, le transport sur place et les billets d'entrée aux stades dans le territoire des pays qualifiés. Ce ne serait pas le rôle d'une confédération sous d'autres cieux mais le contexte économique africain autorise des schémas de ce type qui pourraient être à l'avantage des fédérations locales en servant d'intermédiaires moyennant commission.
Pour en revenir au calendrier de la compétition, le premier match oppose toujours la tête de série de la poule au pays du chapeau 4 qui aborde cette rencontre avec une préparation physique et tactique adéquate. Les matches sont ainsi d'autant plus difficiles à gagner pour les favoris. Et même en cas de défaite, le format de la compétition permet de se qualifier avec 3 points seulement et une différence de buts favorable sachant que pour le deuxième match la tête de série affronte l'équipe du chapeau 2. En faisant perdre des points dès la deuxième journée à l'un des deux favoris de la poule (défaites du Sénégal et de la Côte d'Ivoire, nul entre le Cameroun et le Ghana etc.), ce calendrier permet également de garder le suspense pour la première place.
Et la cerise sur le gâteau, c'est le jeu de chaises musicales pour connaître l'affiche des 1/8ème de finale en fonction des équipes retenues comme meilleures 3ème. Grâce à cette nouvelle donne, il est difficile désormais de faire des calculs sachant que c'est à la dernière journée que l'on connaît le classement définitif des poules. La victoire de Madagascar à la surprise générale contre le Nigeria a chamboulé un tableau final où on retrouve plus de favoris dans la partie de tableau de l'Egypte.
Toujours titrés quand elle organise sauf en 1974 (victoire de la République Démocratique du Congo), l'Egypte a fait carton plein au premier tour avec ses 3 victoires sans concéder de buts. Au contraire des autres grandes nations, les égyptiens ont à chaque fois trouvé la faille sans puiser dans leur réservoir tactique. Ont-il été confrontés à une situation où ils devaient changer leur plan de jeu initial ?
Marocains et algériens ont été capables d'adapter leurs plans de jeu aux individualités ivoiriennes et sénégalaises qui ont été obligés de hausser leur niveau de jeu après ces matches. Les ghanéens ont joué avec le feu lors de leurs trois rencontres du premier tour : une fois à 10 et mené au score, un match tendu contre le Cameroun et une première place récupérée dans les dernières minutes du troisième match. C'est dans cet apprentissage collectif forcé par les événements que les équipes deviennent plus fortes en testant leur capacité de résistance. Faut-il être dans une poule de la mort pour gagner une grande compétition ?
Il faudrait dissocier une poule de la mort après le tirage au sort, sur le papier et une poule de la mort sur le terrain où jusqu'à la dernière minute de la dernière journée toutes les équipes peuvent encore se qualifier. Veuillez noter chers lecteurs, que pour les trois dernières éditions de la Coupe d'Afrique des Nations, le vainqueur a eu 5 points sur 9 possibles à l'issue du premier tour. Mieux si on analyse dans le détail le dernier carré de ces trois dernières éditions, 2 à 3 équipes sur 4 ont au maximum 5 points au premier tour.
En 2013, le Nigeria (vainqueur) et le Burkina Faso (finaliste) terminent avec 5 points dans la même poule, le Mali (troisième) 4 points dans une autre poule. En 2015, la Côte d'Ivoire (vainqueur) a fini la phase de groupes avec 5 points tout comme la Guinée Equatoriale (quatrième de la compétition) dans une autre poule et la République Démocratique du Congo (troisième) avait cette année-là aussi finit avec 3 points au compteur. En 2017, le Cameroun (vainqueur) et le Burkina (troisième) dans la même poule ont fini avec 5 points le premier tour.
L'avenir nous dira ce qu'il en sera pour l'édition de 2019. Ces exemples récents en tout cas renforcent mon intime conviction que les équipes comme le Cameroun où Seedorf a expérimenté plusieurs schémas de jeu déjà, en plus de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Sénégal revanchards ont le profil des vainqueurs potentiels. Pour moi, ils ont validé l'étape de l'apprentissage collectif, en identifiant les limites de leurs systèmes de jeu.
Ce raisonnement dresse le profil d'un vainqueur potentiel suivant les précédentes éditions. Encore faudrait-il préciser que le dernier vainqueur de la CAN ayant remporté tous ses matches du premier tour est l'Egypte de 2010, l'apogée de l'équipe la plus forte tactiquement des 20 dernières années en Afrique. Menée par Aboutrika, cette sélection vainqueur en 2006 et 2008 est en tous points de vue exceptionnelle.
En 2013, le Nigeria (vainqueur) et le Burkina Faso (finaliste) terminent avec 5 points dans la même poule, le Mali (troisième) 4 points dans une autre poule. En 2015, la Côte d'Ivoire (vainqueur) a fini la phase de groupes avec 5 points tout comme la Guinée Equatoriale (quatrième de la compétition) dans une autre poule et la République Démocratique du Congo (troisième) avait cette année-là aussi finit avec 3 points au compteur. En 2017, le Cameroun (vainqueur) et le Burkina (troisième) dans la même poule ont fini avec 5 points le premier tour.
L'avenir nous dira ce qu'il en sera pour l'édition de 2019. Ces exemples récents en tout cas renforcent mon intime conviction que les équipes comme le Cameroun où Seedorf a expérimenté plusieurs schémas de jeu déjà, en plus de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Sénégal revanchards ont le profil des vainqueurs potentiels. Pour moi, ils ont validé l'étape de l'apprentissage collectif, en identifiant les limites de leurs systèmes de jeu.
Ce raisonnement dresse le profil d'un vainqueur potentiel suivant les précédentes éditions. Encore faudrait-il préciser que le dernier vainqueur de la CAN ayant remporté tous ses matches du premier tour est l'Egypte de 2010, l'apogée de l'équipe la plus forte tactiquement des 20 dernières années en Afrique. Menée par Aboutrika, cette sélection vainqueur en 2006 et 2008 est en tous points de vue exceptionnelle.
3. ARBITRAGE PAS AU NIVEAU
Cette édition à 24 équipes n'est pas un succès total si on considère que les arbitres font partie du jeu et le niveau du spectacle est proportionnel à la qualité de l'arbitrage. Plus l'arbitrage est mauvais, plus les acteurs se sentent frustrés et le jeu devient haché puisque chaque décision de l'arbitre est sujette à contestation. Les penaltys oubliés sont nombreux, les gestes dangereux non sanctionnés de cartons rouges accentuent notre impatience de l'utilisation de la VAR, prévue pour les quarts de finale.
Les expérimentations récentes en compétition africaine de clubs ne nous rassurent pas d'autant moins que la désignation d'arbitres controversés et déjà suspendus par la CAF inquiète aujourd'hui toutes les sélections encore en lice sauf le pays organisateur, qui abrite aussi le siège de la CAF et dont l'influence dans les instances de décisions de la CAF fait l'objet d'un mythe. En tout cas, ce système de désignation des arbitres mérite d'être remis en question et il doit faire peau neuve.
Les expérimentations récentes en compétition africaine de clubs ne nous rassurent pas d'autant moins que la désignation d'arbitres controversés et déjà suspendus par la CAF inquiète aujourd'hui toutes les sélections encore en lice sauf le pays organisateur, qui abrite aussi le siège de la CAF et dont l'influence dans les instances de décisions de la CAF fait l'objet d'un mythe. En tout cas, ce système de désignation des arbitres mérite d'être remis en question et il doit faire peau neuve.
Vu l'exposition médiatique sans précédent de la CAN cet été, une série d'erreurs d'arbitrage grossière aura pour conséquence certaine le retour d'arbitres européens et asiatiques au sifflet des compétitions africaines puisqu'il est déjà envisagé de faire recours à leur expertise pour superviser l'utilisation de la VAR.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
ton avis est le bienvenu...!